Comment mesurer l’effet du biais domestique

Comment mesurer l’impact du « home bias » (biais domestique) ?

Le phénomène bien connu du biais domestique en finance fait référence à la tendance des investisseurs à préférer les investissements dans des titres nationaux plutôt que de profiter de la valeur ajoutée de la diversification par le biais d’investissements dans des titres étrangers.

Le biais domestique est difficile à mesurer. Cela est dû aux aspects comportementaux qui sont difficiles à quantifier.

Une étude sur comment mesurer l’effet du biais domestique

Sercu et Vanpée (2007) ont tenté de produire des résultats quantifiables pour le biais domestique. Dans leur étude Home Bias in International Equity Portfolios : a Review (2007), Piet Sercu et Rosanne Vanpée de la Katholike Universiteit Leuven examinent l’existence et le développement du biais domestique au niveau international.

Dans leur recherche, Sercu et Vanpée font également état de théories possibles pour expliquer la préférence nationale, mais ce point a déjà été abordé dans le premier chapitre de cette analyse. Sercu et Vanpée utilisent une méthode très similaire à la majorité des recherches sur le sujet. Ils comparent la part de marché de chaque pays avec sa détention de titres nationaux. Les parts proportionnelles de ces facteurs sont ensuite utilisées pour calculer le degré de biais domestique en tant que facteur de biais domestique. Les données de l’étude datent de la fin de l’année 2005, les avoirs en portefeuille étant collectés à partir de l’enquête coordonnée sur les investissements de portefeuille (CPIS) du FMI et les parts de marché des pays respectifs à partir de la World Federation of Exchanges (Sercu & Vanpée 2007).

Grâce à cette recherche, Sercu et Vanpée mettent en évidence l’existence d’un biais domestique dans tous les pays inclus dans l’enquête, en ce sens que tous les pays détiennent un portefeuille fortement biaisé en faveur de leur pays d’origine. portefeuille fortement biaisé en faveur du pays d’origine.

Les résultats

Le facteur de préférence nationale, qui représente le degré de préférence nationale de chaque pays pour les titres nationaux, est une échelle de 0 à 100, où une valeur plus élevée indique une préférence nationale plus importante. Sercu et Vanpée ont constaté que c’est en Indonésie que la préférence nationale est la plus forte, avec un facteur de préférence nationale de 99,7 %, tandis que les Pays-Bas ont le niveau de préférence nationale le plus faible, avec 30,8 %.

Les résultats montrent que les pays industrialisés ont généralement un niveau de préférence nationale plus faible que les pays en développement ou les marchés émergents, où la préférence nationale est souvent très élevée.

Ceci est fortement lié à un niveau élevé de préférence nationale dans les marchés les plus instables ou les plus risqués, qui tendent également à être des marchés émergents. Ces résultats permettent de conclure que les investisseurs nationaux dans les marchés émergents prennent beaucoup de risques car ils sont fortement investis dans leur pays d’origine et que les investisseurs internationaux ne sont pas disposés à prendre ce risque, ce qui conduit à un niveau élevé de préférence nationale.