Comment évaluer les préférences ESG des clients ?

Le changement climatique, la crise sanitaire et les préoccupations en matière de gouvernance d’entreprise ont renforcé la prise de conscience des limites de notre modèle économique traditionnel. Les gens cherchent désormais à avoir un impact positif sur la société et la planète. Cette prise de conscience se traduit par un appétit croissant pour les investissements ESG sur les marchés financiers (ESG : environnement, social et bonne gouvernance).

Pour répondre aux nouvelles préférences des consommateurs, l’European Securities and Markets Authority (ESMA) oblige les entreprises d’investissement à intégrer l’évaluation des préférences en matière de développement durable dans le processus d’évaluation de l’adéquation aux besoins des clients afin de promouvoir les entreprises ESG.

Ces nouvelles réglementations feront partie de la réglementation Markets in Financial Instruments Directive (MiFID II).

Un défi majeur pour les gestionnaires d’investissement sera de trouver des méthodologies pertinentes pour capturer avec précision les préférences de leurs clients en matière de développement durable et de les intégrer dans leurs stratégies d’investissement, sans affecter l’expérience de l’entreprise et du client.

S’ils y parviennent, les investissements durables peuvent devenir un véritable avantage concurrentiel pour eux.

La nouvelle exigence de la MiFID II en matière d’évaluation des préférences ESG

Pour répondre à la demande croissante d’investissements socialement responsables, le règlement européen Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR), la Directive sur la Distribution d’Assurances (DDA) et le règlement sur les Marchés d’Instruments Financiers (MiFID) ont fourni un cadre solide pour classer les produits financiers sur les marchés de capitaux en fonction de leurs risques et de leurs impacts en matière de développement durable.

La deuxième étape consiste à s’assurer que les entreprises d’investissement intègrent ces facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leurs recommandations financières, conformément aux valeurs personnelles de leurs clients.

Ces nouvelles exigences devraient entrer en vigueur en 2022. Elles s’appliqueront dans l’Union européenne aux services d’investissement tels que le conseil en investissement ou la gestion de portefeuille.

Ce faisant, la Commission européenne exerce une pression réglementaire afin de permettre aux investisseurs de décider où et comment ils souhaitent réaliser un investissement durable.

Comment les entreprises d’investissement peuvent-elles évaluer les préférences de leurs clients en matière d’ESG ?

Une discussion intime

Il est délicat de déterminer si le client souhaite effectuer un investissement responsable. Les biais cognitifs, les émotions et les convictions personnelles jouent un rôle important dans la prise de décision du client en matière d’investissement.

La discussion peut même devenir très intime lorsque des sujets controversés comme l’énergie nucléaire, les éoliennes ou la consommation de viande sont abordés.

Par conséquent, l’investissement durable n’est pas un simple exercice à cocher, mais nécessite une réelle préparation de la part des institutions financières.

Une méthodologie d’évaluation qui n’est pas encore au point

L’intérêt pour l’investissement responsable étant relativement récent, peu de progrès ont été réalisés jusqu’à présent pour créer un processus d’adéquation fiable qui reflète réellement les attitudes des clients à l’égard du développement durable.

La plupart des entreprises d’investissement décident d’ajouter une simple question à leur questionnaire d’adéquation, comme “Quel pourcentage de votre portefeuille souhaiteriez-vous consacrer à la finance durable ?”, qui a très peu de chances de refléter précisément les préférences des investisseurs.

Plusieurs problèmes liés à la méthodologie actuelle d’évaluation ESG

Ce type d’approche pose en effet plusieurs problèmes :

Éducation financière

  • D’après des enquêtes récentes, un nombre encore limité d’investisseurs particuliers sont familiarisés avec la notion de finance durable, d’investissement d’impact ou d’investissement responsable. Demander à un investisseur de détail s’il souhaite investir dans des produits liés à l’ESG peut donc être mal compris. De plus, un cliché tenace persiste sur le fait que les investissements ESG affectent les rendements escomptés. La première étape, avant d’évaluer l’appétit du client pour la finance responsable, est donc l’éducation financière.
  • Compte tenu des connaissances financières limitées de la plupart des investisseurs, la notion de “portefeuille” n’est pas toujours comprise.
  • Les études cognitives montrent que les pourcentages sont mal perçus par le cerveau humain, par comparaison avec les nombres absolus (biais de ratio).

Précision

  • La plupart des études de finance comportementale montrent que l’auto-évaluation n’aide pas à capturer les véritables préférences sociales, puisque notre réponse à ce type de question sera affectée par de nombreux biais cognitifs (pression sociale, effet de cadrage, effet de troupeau…).

Expérience du client

  • La plupart des clients seront frustrés par une telle question car ils ne comprendront pas exactement ce qu’elle signifie et comment ils doivent y répondre. Ils auront également l’impression que le conseiller financier ne fait aucun effort pour comprendre leurs véritables valeurs personnelles et leur recommander des investissements durables appropriés.

Conformité

  • L’auto-évaluation n’est pas recommandée et est même interdite par l’ESMA, par exemple pour évaluer l’appétit pour le risque ou les connaissances financières. Il est possible que des lignes directrices similaires concernant les préférences en matière de développement durable s’appliquent à l’avenir.
  • L’utilisation de la finance comportementale est fortement recommandée par l‘ESMA pour capturer les préférences d’investissement. Jusqu’à présent, ces lignes directrices publiées en 2018 ont été appliquées à l’appétit pour le risque. De même, il y a de fortes chances que ces recommandations s’appliquent à l’avenir aux préférences en matière de durabilité.
  • Avec le nouveau règlement sur la divulgation en matière de finance durable (SFDR), un conseiller en investissement devrait recueillir suffisamment d’informations sur les objectifs ESG et les impacts souhaités de son client pour justifier que, par exemple, ce client souhaite investir dans des produits de l’article 9 plutôt que dans des produits de l’article 8. Ce niveau de détail sera difficile à obtenir avec un questionnaire traditionnel à cases à cocher.

Adopter une approche scientifique pour aborder cette politique de financement durable

Pour répondre à une question aussi complexe, l’utilisation d’un questionnaire psychométrique ou comportemental est essentielle pour avoir une approche scientifique de l’évaluation de l’appétit ESG.

L’utilisation de questionnaires psychométriques ou basés sur la finance comportementale pourrait aider non seulement à capturer ces préférences avec précision, mais aussi à stimuler l’investissement ESG et à améliorer l’expérience de l’utilisateur.

Pour répondre à ce nouveau besoin, Neuroprofiler a lancé ESGprofiler, un jeu de finance comportementale pour évaluer les préférences en matière de développement durable, conformément aux nouvelles réglementations ESG.

Grâce à la finance comportementale, l’ESGprofiler offre un taux de prévisibilité de 95%. Grâce à son interface utilisateur interactive et gamifiée, 80% des clients préfèrent notre parcours client à un questionnaire traditionnel à cases à cocher.

Si vous souhaitez en savoir plus sur notre ESGprofiler, n’hésitez pas à nous contacter.