L’évaluation des préférences ESG des clients, nouvel enjeu technologique

La version définitive des lignes directrices de l’ESMA sur l’évaluation des préférences ESG des clients étaient attendues avec impatience, la publication a eu lieu 23 septembre.

Même si elles donnent un peu plus de souplesse en termes de calendrier que la version qui avait été soumise à consultation en janvier 2022, cette nouvelle réglementation ne fait que confirmer une évidence : l’évaluation des préférences ESG des clients va constituer une nécessité et surtout une priorité absolue pour tous les établissements financiers.

D’aucuns pourraient dire qu’étant donné les enjeux auxquels fait face la planète et la prise de conscience de ces enjeux ESG par les citoyens du monde, il est grandement temps que cette évaluation soit prioritaire et surtout obligatoire.

La complexité du contexte réglementaire

D’autres pourraient toutefois arguer que la prise en compte des préférences des clients en matière d’investissement, en dehors de toute considération ESG, constitue déjà un exercice bien compliqué et souvent indigeste pour ces derniers. En matière financière, l’évaluation de la connaissance, de l’expérience, de la situation et des objectifs d’investissement en matière de durabilité ne sont pas choses faciles ; l’adjonction du label ESG rendra la chose encore plus difficile.

Un facteur additionnel de complexité tient à la structuration de la législative européenne en la matière. Entre le règlement sur la taxonomie avec une classification des activités économiques pour le moins dynamique et un règlement sur la transparence mêlant des notions complémentaires mais différentes, il n’est pas totalement évident d’y voir clair.

Au-delà de ce cadre réglementaire compliqué, la mise en œuvre de l’évaluation des préférences ESG doit en général intervenir au tout début de la relation avec un nouvel établissement financier, moment important s’il en est dans la vie d’une relation avec son client. Il est donc crucial que ce moment soit en termes d’expérience utilisateur aussi agréable que possible.

C’est là que la technologie peut et doit aider dans cet objectif et peut constituer une véritable différentiateur stratégique.

La valeur ajoutée de la technologie

Ces derniers mois ont vu surgir de nombreuses solutions qui visent à permettre le profilage des clients en matière ESG et d’ investissements.

Certaines ont été développées par de jeunes fintech et startups telles que Sopiad qui a son activité en Belgique, ou Oxford Risk, un peu plus ancienne et établie au Royaume-Uni. Gambit qui est maintenant adossé au groupe BNP PARIBAS a aussi développé un module sur le sujet et Odona Tech qui est établi à Grenoble a fait de même. De grandes sociétés spécialisées dans l’information financière telles que Morningstar se sont également lancées dans cette activité et entreprit cette démarche.

Chez Neuroprofiler, nous avons été un des premiers acteurs à lancer un module d’évaluation ESG qui s’insère parfaitement dans notre parcours InvestProfiler. Grâce à l’apport de la finance comportementale, science que nous utilisons intensément dans tous nos modules, nous pouvons cerner précisément les souhaits des investisseurs grâce à leurs critères environnementaux sociaux et l’ analyse de cette collecte.

En comparant les différentes applications maintenant présentes sur le marché, il nous semble intéressant de tirer quelques premiers enseignements.

Les modules d’évaluation des préférences ESG des investisseurs se doivent de rester très flexibles car la législation est forcément appelée à évoluer et évoluer rapidement. La taxonomie européenne est par exemple loin d’être stabilisée.

L’évaluation des préférences ESG doit être conçue pour ne pas prendre le pas sur les autres sujets d’évaluation demandée par MiFID, ce qui est plus simple à dire qu’à faire.

Autre point important, l’évaluation des préférences ESG ne doit pas entraîner de détérioration de l’expérience client. Qu’elle soit au début de la relation ou lors d’un renouvellement de profil, l’évaluation de ces préférences constitue un moment important dans la relation avec la banque. Cette expérience doit être positive et ne pas se résumer à une formalité administrative ou à une simple récolte de données.

Neuroprofiler

C’est notamment pour ces raisons que chez Neuroprofiler nous utilisons pour ce moment d’évaluation la gamification afin d’entraîner l’investisseur dans un moment positif sur des motivations qui ne le sont pas moins.

Gageons que ces modules d’évaluation des préférences ESG ont vocation à se développer fortement tant cette dimension devrait prendre une dimension croissante dans les années futures. La croissance des données extra financières de la part des émetteurs et des gérants de fonds qui devrait se faire dans les prochains mois rendra cet exercice encore plus nécessaire. La technologie qu’elle va permettre de mettre en pratique, les avancées de sciences comportementales ou qu’elle utilise les progrès de l’intelligence artificielle permettront de progresser dans ce processus d’évaluation et améliorer sa qualité. Nous aurons à cœur avec Neuroprofiler de rester à la pointe de l’innovation.