Biais cognitif : Système 1, système 2

Imaginons que vous êtes en train de dîner dans un restaurant. Vous êtes absorbé(e) par les paroles de votre bien-aimé(e).

Il ou elle est la seule personne qui compte dans la pièce. Puis, soudain vous entendez le nom de votre entreprise dans la conversation venant de la personne à la table juste derrière vous, bien que la personne en question n’ait pas parlé plus fort.

Après cette interruption, vous serez peut-être capable de vous souvenir de certains détails que la personne a mentionné à propos de votre entreprise pendant que vous étiez totalement absorbé(e) par votre conversation avec votre partenaire.

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Comment cela est-il possible ? Examinons ce système

Notre cerveau a deux systèmes différents de pensée.

  • Système 2 : conscient, délibéré et nécessitant de l’effort. Nous utilisons ce système lorsque nous résolvons des problèmes analytiquement complexes comme multiplier 47*89. Nous sommes conscients du raisonnement que nous utilisons pour résoudre le problème et sommes donc capables de l’expliquer.
  • Système 1 : inconscient, intuitif et ne nécessitant aucun effort. Nous utilisons ce système lorsque nous faisons des actions automatiques comme conduire ou calculer 2+2. Néanmoins, cela ne veut pas forcément dire que les tâches gérées par le système 1 sont forcément simples.

Lors de l’évaluation d’un projet de start-up, le business angel se fiera surtout à son système intuitif 1 bien que la tâche puisse être extrêmement complexe.

Revenons à l’exemple du dîner, vous avez inconsciemment utilisé votre Système 1 en mémorisant la conversation de la personne derrière vous. Etant donné que cette information n’a pas été considérée comme pertinente à ce moment là, votre système conscient 2 n’a pas été activé. L’information a juste été stockée. Mais si une information importante apparaît (le nom de l’entreprise), le système 2 sera alerté et commencera à analyser la situation.

La distinction entre les systèmes 1 et 2 semble avoir des corrélations neuronales, même s’il s’agit encore d’un sujet de recherche émergent.

Références :

Baars, B. J. (2005). Global workspace theory of consciousness: toward a cognitive neuroscience of human experience. Progress in brain research, 150, 45-53.

Thinking fast and slow, D. Kahneman

Dehaene, S., & Naccache, L. (2001). Towards a cognitive neuroscience of consciousness: basic evidence and a workspace framework. Cognition, 79(1), 1-37.