Prenons une étude de cas pour que vous compreniez facilement le biais de dépendance unitaire et de la diversification naïve.
Un parent vous donne 20 000 dollars. Vous pouvez investir cette somme dans des actions IBM et Apple (prix des actions : 91,72 $ pour IBM et 15,21 $ pour Apple).
Vous pouvez investir dans deux portefeuilles M ou S. Lequel choisissez-vous ?
Malheureusement, les premiers portefeuilles ne sont plus disponibles. Il vous est désormais proposé d’investir dans l’un des deux portefeuilles ci-dessous. Lequel choisissez-vous ?
Des étudiants en MBA ont été confrontés à ce choix et la plupart d’entre eux n’ont pas eu la même préférence dans le premier et dans le second cas, bien que les portefeuilles soient strictement identiques. Seule la manière de présenter l’information (en dollars ou en nombre d’actions) a changé.
Deux biais interviennent dans cette prise de décision.
- Le biais de dépendance unitaire : Le biais de dépendance unitaire nous fait résoudre un problème différemment selon les unités utilisées pour le présenter. Le biais de dépendance unitaire est un cas spécifique de l’effet de cadrage, qui consiste à être influencé par la manière dont un problème est présenté.
- Le biais de diversification naïf : Le biais de diversification est une sorte d’heuristique, un outil intuitif permettant de résoudre des problèmes rapidement complexes. Cette heuristique a été observée pour la première fois dans le domaine du marketing par le psychologue Simonson. Il a montré que lorsque les gens doivent faire des choix simultanés (par exemple, choisir en une seule fois le portefeuille ayant la meilleure allocation d’actifs), ils ont tendance à diversifier davantage leur allocation que lorsqu’ils font des choix séquentiels.
Conséquences sur les marchés financiers
Des études en finance comportementale ont montré que de nombreux investisseurs ont tendance à procéder à une « diversification naïve » de leurs investissements, comme dans l’exemple ci-dessus.
Cela signifie que s’ils peuvent investir dans 5 fonds, ils investiront 1/5 de leur montant total investissable dans l’un de ces 5 fonds, sans se soucier de savoir s’il s’agit d’un fonds d’actions, d’un fonds d’obligations ou d’un fonds mixte (Benartzi & Thaler, 2001). Ce biais peut conduire à des investissements sous-optimaux.
Pour plus d’informations sur le biais de dépendance unitaire :
Biases in allocation under risk and uncertainty: Partition dependence, unit dependence, and procedure dependence Thomas Langer , Fox 2005